Mercredi 5 Janvier
Premiers essais de gravure à l'eau-forte pour Sylvie, Emanuela et Claude
Anouk poursuit son travail de Linogravure
L’atelier à pour objectif d’initier les adhérents débutants à différentes techniques de la gravure, aussi de réactualiser les pratiques des personnes un peu plus aguerries. Au fil des semaines, les participants aborderont diverses techniques de la gravure taille douce, de la linogravure, de la xylographie et quelques autres pratiques spécifiques. Toutes les informations supplémentaires (matériels, produits, planning…) seront données lors de la première séance.
Mercredi 17 Novembre 2021
La gravure à l'eau forte
La gravure au « vernis dur »
Les techniques de l’eau-forte peuvent être dangereuses.
À l’origine, c’est l’acide nitrique qui attaque le métal. Cette technique a été utilisée par les orfèvres dès le Moyen-Âge. (l’aqua-fortis des alchimistes c’est de l’acide nitrique ou un sel comme le chlorure ferrique). Au XVe et au XVIe siècle, cette technique est adoptée par les artistes. L’eau-forte est le nom donné à l’acide nitrique étendu d’eau. Les graveurs à l’eau-forte sont des aquafortistes.
L’eau-forte au « vernis dur » est l’une des grandes techniques permettant de graver en creux, sur métal, le plus souvent sur du zinc ou sur du cuivre.
Il est possible de faire un report du dessin avec du papier carbone « main », sur le vernis ou de travailler directement sans préparation ou modèle.
Il existe différentes techniques pour protéger le métal en laissant à découvert les parties destinées à la morsure. La plus classique est de recouvrir la plaque d’un vernis protecteur, nous utilisons dans l’atelier les vernis de Charbonnel. Ce sont des vernis de grande qualité offrant une extrême efficacité pour la gravure en taille-douce. Ils se composent d’asphalte de Judée, d’essence de térébenthine et de cire. Une fois sec, Ils sont parfaitement durs. L’Ultraflex, notre « préféré », est satiné et un peu transparent. Il faut appliquer à froid l’un de ces vernis à graver sur la plaque, avec un spalter très souple sans virole métallique, ou en le versant directement dessus.
Le principe est simple, il consiste à gratter ce vernis à l’aide de pointes de différentes tailles ou d’outils divers et de soulever la protection, ce qui entraîne la mise à nu du métal. Une fois le dessin achevé, on plonge la planche de métal dans un bain d’acide, de perchlorure de fer ou d’un autre mordant.
Dans l’atelier, nous utilisons du perchlorure de fer pour le cuivre et du sulfate de cuivre pour le zinc. Les parties découvertes seront attaquées afin de faire des creux dans la plaque. Il n’y a pas d’action sur les surfaces couvertes par le vernis ou la résine (voir la technique de l’aquatinte). Plus le temps de morsure est long, plus le creux est profond. La température du bain et les proportions de dilution du mordant avec l’eau influent aussi sur l’attaque de la planche.
Voir les gravures à l’eau-forte de Rembrandt, de Jacques Callot, de Jean-Baptite Piranèse, de Francisco Goya, de James Ensor, de Giorgio Morandi, de Pablo Picasso, de Pierre Alechinsky...
L’aquatinte
L’aquatinte est une gravure à l’eau-forte imitant le lavis.
La référence ce sont les aquatintes de Francisco de Goya : Los caprichos (Les Caprices, terme qui signifie « fantaisie ») est une série de 80 gravures.
La technique de l’aquatinte est courante, elle permet un grainage très fin. Il s’agit de déposer sur la plaque de la résine à l’aide d’une boîte à grains ou par saupoudrage avec une boule de linge renfermant 500 gr de résine.
La boîte à grains est équipée d’une manivelle qui actionne un moulin à l’intérieur pour mettre en suspension dans l’air les grains très fin de la résine. Les parois intérieures lisses empêchent l’accrochage de la poudre. Il est conseillé d’introduire 5 kg de résine pour un bon fonctionnement. Une ouverture par un clapet en façade permet l’insertion des plaques, une grille à l’intérieur les maintient à plat. Les fines particules de colophane retombent et se déposent sur la plaque de manière uniforme.
Pour obtenir des grains assez gros, on attend quelques secondes pour introduire la plaque dans la boîte. Pour obtenir des grains plus fins, on attend 2 à 3 minutes. Cela permet d’obtenir une surface composée de petits points qui forment une sorte de trame. Avant la cuisson des points de résine avec une forte flamme, le dépôt de la planche sur la plaque chauffante va fixer la résine qui est légère et très volatile.
Le travail peut commencer, vernis, technique au sucre... La planche est prête pour les morsures, avec
des temps assez courts pour commencer (3, 6, 9 minutes).
La plaque est trempée dans le bain. Le mordant va mordre autour des petits points de résines, créant
ainsi une surface grenue. Plus le temps de morsure sera long, plus les valeurs de gris seront intenses.
Il faut sortir la plaque pour faire de nouvelles protections avec le vernis pour chaque valeur.
Il est possible de faire une protection avec du pastel très gras ou du film Filmolux.
Pour faire une aquatinte sur une aquatinte si le résultat est trop clair, il faut choisir un grainage plus fin ou beaucoup plus gros. Cette double aquatinte permet d’obtenir des noirs profonds.
Pour mieux maîtriser ses temps de morsure il faut faire des nuanciers. Sur la planche grainée avec la résine, il faut créer des bandes qui divisent la plaque en 10 surfaces égales. Il faut protéger la première bande avec le vernis, et laisser la plaque dans le mordant le temps choisi. Puis répéter l’opération 9 fois avec le même temps. Puis nettoyer avec du White-spirit ou du terpène (qui remplace partiellement le White-spirit). Procéder à l’encrage à la poupée de tarlatane et imprimer le nuancier.
Les différents vernis
Vernis traditionnels pour l’eau forte // utilisation & composition
L’eau-forte est l’une des techniques les plus utilisées dans la gravure en taille-douce. Les tailles dans la planche de métal ne sont pas obtenues mécaniquement mais chimiquement par l’action d’un mordant. Tout au long du processus, différents vernis, qui vont empêcher l’action du mordant, sont appliqués sur la planche et vont jouer chacun des rôles spécifiques.
On distingue 4 principaux types de vernis :
les vernis à graver, les vernis à retoucher, les vernis à recouvrir et les vernis à remordre. On différencie les vernis solides, généralement en boule à appliquer au rouleau ou au tampon sur planche tiède, et les vernis liquides à appliquer au pinceau à froid. Les premiers sont toujours plus résistants et permettent de disposer d’un plus long temps de travail sans risque d’écaillage.
Les vernis à graver ont pour principale caractéristique de présenter une certaine souplesse pour faciliter le passage de l’outil sans s’écailler. Ils peuvent aussi être suffisamment tendres, même après séchage complet, pour réaliser un travail par empreinte. On parle dans ce cas de vernis "mou".
Les vernis à retoucher sont utilisés pour protéger des parties suffisamment gravées, au cours des étapes de morsures successives, et corriger des imperfections pour éviter l'action du mordant.
Les vernis à recouvrir servent à protéger le dos, les tranches et les marges de la plaque. Ils sont très solides et l’enlevage est plus facile si la planche est légèrement chaude. Ils ne peuvent pas être utilisés en tant que vernis à graver.
Les vernis à remordre sont appliqués au rouleau, en surface d’une planche tiède, pour repasser au mordant des traits jugés trop peu profonds. Pour les traits fins, une reprise à la pointe est souvent nécessaire pour dégager le vernis.
Voici les principaux composants des vernis traditionnels :
L’essence de térébenthine : elle permet la fabrication de vernis liquides. Elle sèche relativement lentement et donne un aspect satiné aux vernis.
L’essence de pétrole : elle permet la fabrication de vernis liquides. Elle sèche plus rapidement que l’essence de térébenthine. Le vernis, une fois sec, présente un aspect plus mat.
Le bitume de Judée : c’est le principal composant isolant la planche de l’action du mordant. Il apporte une teinte brune aux vernis.
La colophane : elle donne de l’accroche et de la dureté.
Les cires : elles donnent plus ou moins de souplesse et permettent d’éviter l’écaillage au passage de l’outil.
Les résines Dammar, mastic et poix : elles apportent de la dureté et augmentent la viscosité des vernis.
Matériels à se procurer
EX-LIBRIS
Initiation aux techniques de gravure 2021/2022
Bonjour et bienvenue à toutes et tous sur ce blog
Vous trouverez dans ce blog de nombreuses informations, elles ont été mises les années précédentes pour ponctuer les étapes d'initiation aux diverses techniques.
J'ajouterai cette année, au fil de nos travaux, des informations supplémentaires quitte à reprendre aussi celles qui figurent déjà.
J'ai laissé toutes les indications passées en exemple pour vous permettre d'observer les travaux réalisés depuis 2019.
Bonne visite
J-Jacques
Mercredi 5 Janvier Premiers essais de gravure à l'eau-forte pour Sylvie, Emanuela et Claude Anouk poursuit son travail de Linograv...